La folie très raisonnable d’un ouvrier syndicaliste libertaire
« La libération et l’affranchissement du prolétariat ne dépendent pas d’un soulèvement violent, mais d’un accroissement et d’une convergence solidaire qui déboucheront sur la capacité de mener des actions économiques de masse. Le prolétariat reste sans défense et sans pouvoir s’il n’est pas pénétré d’un esprit collectif et solidaire ; et si d’aucuns assistent sans réagir, indifférents, à l’assassinat de leurs frères. La violence des oppresseurs ne peut être affrontée que par la solidarité agissante des opprimés. »
« La culture et la solidarité sont deux valeurs inséparables ; la violence n’a d’effet que destructeur et nuit à la culture. Personne ne reconnaîtra de dimensions culturelles aux époques guerrières et dévastatrices. Au contraire, les hauts lieux de culture humaine ont toujours montré, dans la vie quotidienne, des dispositions sociales créatrices de paix. Gare à une culture où la brute soldatesque, symbole de la loi du plus fort et de la violence, l’emporte sur les porteurs d’esprit de solidarité traqués par leurs prédateurs ! »
Ce texte est paru pour la première fois en brochure dans Sozialpolitische Sammlung (Textes sociopolitiques rassemblés), édité par Alfred Saueracker, cahier 3, Cerny, Wien/Leipzig 1920. Il a été réédité en juin 1988 dans le n° 125 du journal Graswurzelrevolution.
La traduction a été assurée par Lou Marin et la relecture par Solange Bidault, Michèle Crès et André Bernard.